Les chercheurs François Thouvenot et Julien Fréchet ont créé SISMalp en 1987. Leur objectif : créer un réseau de plusieurs dizaines de stations sismologiques automatiques réparties sur l'ensemble du Sud-Est de la France. Ce projet a été financé par l'Institut national des sciences de l'Univers (CNRS), de la Délégation aux risques majeurs (ministère de l'Environnement), du Conseil général de l'Isère et de la Région Rhône-Alpes. Installé du Lac Léman à la Corse, ce réseau permet de :
- Surveiller la sismicité régionale,
- Mieux comprendre la sismotectonique,
- Mieux estimer le risque sismique,
- Mieux connaître la structure profonde de la lithosphère alpine,
- Et enfin constituer une banque de données homogène pour permettre des recherches fondamentales sur la source sismique.
En 1994, le réseau est complètement installé avec le soutien de l'équipe technique : Liliane Jenatton, Robert Guiguet. Avec ses 44 stations, c'est l'un des réseaux les plus denses d'Europe. Chaque station sismologique est composée de:
- Un sismomètre courte période (1 s),
- Et d'une balise d'acquisition connectée au réseau téléphonique commuté, développée en collaboration avec la PME Leas.
La première balise, dont la réalisation remonte à la fin des années 80, était monocomposante, de faible dynamique (10 bits) et de capacité très limitée (64 Koctets). Son optimisation a permis l'acquisition de trois voies, avec une haute dynamique (24 bits) et une grande capacité (2 Moctets). Ce nouveau matériel a été installé en une dizaine de stations. Le sismomètre vertical a également été remplacé par un sismomètre à trois composantes.
Après une phase de modernisation, le réseau SISMalp a intégré le Réseau National Large-Bande (RLBP) créé dans le cadre du grand instrument RESIF.
Les stations transmettent désormais toutes les données en temps réel vers les centres de collecte qui les envoient ensuite au centre de distribution et d'archivage situé à l'Université Grenoble-Alpes. Les outils d'analyse, de localisation et de détermisation des séismes se sont également modernisés et utilisent aujourd'hui un logiciel standard Seiscomp3.
L'activité de surveillance sismique du territoire français est depuis quelques années confiée au CEA. Cependant, cette surveillance ne concerne pas les plus petits séismes pour lesquels les risques sont inexistants. SISMalp, membre d'ISTerre (OSUG) observe en priorité ces faibles tremblements de terre qui peuvent être ressentis par la population. L'étude fine de cette sismicité, son évolution dans le temps et dans l'espace est à mi-chemin entre observation et recherche.