Vallorcine (Haute-Savoie) subit une crise sismique. Depuis le séisme du septembre 2005 de magnitude 4.5, la région est soumise à une activité sismique modérée et relativement continue. Environ 550 tremblements de terre de magnitudes comprises entre 0.5 et 4.6 se sont produits depuis 2005, avec quelques événements plus significatifs de magnitude supérieure à 3.5. Ces séismes se concentrent dans une région de quelques km², formant ce que l’on appelle un essaim sismique.
Le 2 octobre 2016, un séisme de magnitude 3.5 a été détecté à 01h17 du matin (23h17 heure UTC le 1er octobre) par le service d’observation ISTerre (OSUG). Ce tremblement de terre a été localisé à proximité du col des Montets, à quelques kilomètres de Vallorcine et environ à 10 km de Chamonix. Il a été ressenti légèrement par la population locale (voir la carte de mouvement du sol RESIF/BCSF). Les coordonnées épicentrales sont 46.03°N, 6.84°E, avec un épicentre proche de la surface (5km).
Ce tremblement de terre est situé à proximité de l’épicentre du séisme du 8 septembre 2005 de magnitude 4.5 qui avait provoqué quelques dommages.
Le 20 mars 2017, un nouveau séisme de magnitude ~3.5 s'est produit à 01h30 locale, suivie de deux répliques importantes, magnitude ~2.4 à 13h51 locale et magnitude ~3.4 à 22h09 locale.
Visionnez le film montrant l'évolution de la sismicité enregistrée dans la région de Vallorcine depuis 1996 (crédit P. Guéguen).
La répartition des tremblements de terre dans l’espace et dans le temps ne semble pas progresser selon une logique facilement identifiable. L’ordre de la séquence, distinguant le séisme déclencheur de la crise sismique des répliques qui lui sont associées, est difficilement reconnaissable. On observe ainsi depuis 1989 des phases très régulières (de l’ordre de 5/6 ans) de ré-activation de l’essaim sismique en 1996, 2000, 2005, 2011 puis récemment en 2016, suivi par des phases d’accalmies.
De nombreuses interrogations subsistent quant au déclenchement, au chronologie et à la migration spatiale que l’on constate dans les essaims sismiques. Parfois l’origine est compatible avec un modèle associant une activité géothermique, parfois elle est à l’opposé de cette explication. Une des interrogations les plus critiques, car ayant un impact sociétal fort, est la magnitude la plus forte que peut atteindre une crise sismique ayant démarré, et la durée et le temps de latence entre chaque crise.
Crédits : P. Guéguen, F. Hollender, M. Langlais, E. Maufroy.
Crédits : P. Guéguen, F. Hollender, M. Langlais, E. Maufroy.
Dans les Alpes, plusieurs secteurs montrent des essaims sismiques. Le plus actif et le plus étudié étant celui de l’Ubaye. Proche de Barcelonnette, cette zone est depuis le début des années 2000 le siège d’une crise sismique intense, avec environ 13 000 tremblements de terre.